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Travail de nuit, viellissement cognifif et cancer du sein

4 Novembre 2014 , Rédigé par Laurence Martine Nathalie Publié dans #Articles divers

Source : www.viva.presse.fr

Santé

Travailler en horaires décalés accélère le vieillissement cognitif

Travailler pendant une longue période en horaires décalés, notamment la nuit, accélère le vieillissement cognitif, révèle une étude franco-britannique.

Par
Sylvie
Boistard

[04-11-2014]

© Frank MULLER/HH-REA

Travailler pendant une longue période en horaires décalés, notamment la nuit, accélère le vieillissement cognitif, révèle une étude franco-britannique publiée dans la revue médicale Occupational and Environmental Medicine.

Plusieurs travaux ont déjà montré que le travail de nuit et le travail posté peuvent être néfastes pour la santé. Le travail posté de nuit (avec des alternances irrégulières de périodes de travail jour-nuit) a notamment été classé cancérogène "probable" en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), en raison de son effet perturbant sur le rythme biologique.

En 2011, une étude suédoise révélait que le travail de nuit doublait le risque de sclérose en plaques chez les jeunes tandis qu'une étude française publiée en 2012 a fait état d'un risque accru de cancer du sein d'environ 30% chez les femmes travaillant de nuit.

Un vieillissement cognitif avancé de 6,5 années

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont entrepris d'étudier son impact sur les capacités cognitives: pendant dix ans, ils ont suivi 3 000 salariés du sud de la France, âgés de 32 à 62 ans au début de l'étude, travaillant dans tous les secteurs de production et dont la moitié avaient travaillé en horaires décalés pendant au moins 50 jours au cours de l'année.

Leurs capacités cognitives (mémoire, attention, vitesse de réaction) ont été mesurées à trois reprises (1996, 2001 et 2006) lors de tests neuropsychologiques.

Résultats : les personnes qui avaient eu un travail posté pendant dix ans ou plus, présentent un déclin cognitif nettement plus rapide que les autres. Autre point noir : l'impact négatif sur les capacités cognitives persiste pendant au moins cinq ans après l'arrêt du travail posté.

Selon Jean-Claude Marquié, chercheur du CNRS à Toulouse qui a coordonné l'étude, « la baisse des scores obtenus équivaut à un vieillissement cognitif de 6,5 ans, une baisse qui n'est pas négligeable mais qui demande encore à être confirmée par d'autres études ».

Pour limiter ces effets, les chercheurs proposent une surveillance médicale personnalisée, ainsi qu'une meilleure organisation du travail permettant de favoriser les horaires les plus favorables au sommeil.

Le travail de nuit des femmes augmente le risque de cancer du sein

Le travail de nuit des femmes augmente le risque de cancer du sein de 30 % montre une enquête du centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (U1018) de l'Inserm.

Déjà connus en partie, les résultats de l'étude CECILE menée entre 2005 et 2008 auprès de 2 500 femmes – 1 200 atteintes d'un cancer du sein et 1 300 indemnes – ont été publiés dans la revue International Journal of Cancer.

Les chercheurs ont examiné le parcours professionnel de chacune de ces femmes et notamment les périodes de travail nocturne et les horaires décalés.
Résultats : 13 % des femmes touchées par un cancer du sein avaient travaillé de nuit à un moment de leur carrière (contre 11 % dans la population témoin). Pour les femmes ayant travaillé de nuit et en équipe, le risque de cancer du sein est augmenté de 35 %. Si cette période de travail de nuit a duré plus de 4 ans et demi, le risque est accru de 40 %.

Enfin, pour les femmes ayant travaillé de nuit pendant plus de 4 ans avant leur première grossesse menée à terme, le risque est presque doublé (+ 95 %).

En moyenne pour les femmes du groupe ayant travaillé de nuit, le risque de cancer du sein est augmenté de près de 30 % par rapport aux autres.

Selon les chercheurs, le travail de nuit perturbe le cycle circadien (sur 24 heures) qui régule de très nombreuses fonctions biologiques. L'augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes travaillant de nuit ou en horaires décalés serait liée à l'exposition à la lumière pendant la nuit, qui supprime le pic nocturne de mélatonine et ses effets anticancérigènes, à une modification du fonctionnement des gènes de l'horloge biologique qui contrôlent la prolifération cellulaire perturbés, ou encore les troubles du sommeil pouvant affaiblir le système immunitaire.

Ces perturbations du rythme circadien sont déjà associées à un risque accru de troubles métaboliques et de maladies cardiaques.

  • Le travail de nuit est classé "probablement cancérigène" par le Centre International de Recherche contre le Cancer (Circ). Le cancer du sein touche 1 femme sur 1 000 chaque année dans les pays développés et est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. 53 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France.

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